Salut Dataz,
le rôle du noyau est de séparer les 2 couches de fibre en les empêchant de "glisser" l'une par rapport à l'autre (principe de la construction sandwitch). Donc, en théorie, la seule qualité qu'on demande au noyau, à part d'être léger, c'est d'être solide. C'est lui qui est responsable de la perte de cambre ou d'un ramollissement général de la planche.
En pratique, dans le cas du bois, le noyau est lui-même un composite puisque qu'il est composé de fibres. Donc il a une influence non-négligeable sur la nervosité et même la rigidité de la planche (en général un noyau en mousse est 10% plus épais pour obtenir la même rigidité de la planche, qu'avec un noyau bois). Donc il est normal que chaque type de bois apporte sa propre personnalité au feeling ressenti sur la planche.
Les différents types de noyaux ont aussi une très grande influence sur l'ammortissent des vibrations.
Voici mon expérience personnele en tant que développeur de snowboards:
Mousse:
C'est le plus mauvais.
Points forts: il est injecté, donc il permet d'incorporer facilement une structure interne en fibre, comme l'Omega de Dynastar, par exemple. Pas d'usinage, donc bon marché. Léger (varie avec la densité).
Points faibles: peu durable, absorbe mal les vibrations, pas très nerveux.
Bois:
Peuplier:
C'est le bois le plus utilisé car le meilleur marché et le plus facile à usiner.
Points forts: léger, excellent amortissement, bonne nervosité.
Points faibles: solidité et durabilité moyenne.
Epicéa (sapin):
Un peu plus cher et plus difficile à travailler en raison des noeuds et de la poix qu'il contient (donc sélection des meilleurs pièces de bois indispensable).
Points forts: très léger, très solide et durable, très nerveux. Bon amortissement.
Points faibles: rien à ma connaissance, c'est mon préféré.
Notez que tous ces bois léger nécessitent une insertion de bois plus dur (hêtre ou frêne) dans la région des inserts.
Frêne (jamais testé moi-même):
Plus cher, c'est le bois des premiers skis.
Points forts: Il parait que c'est le plus nerveux et confortable qui soit. Indestructible.
Points faibles: son poids élevé.
Notez que la présence de l'ATC dans nos planches réduit considérablement les différences de nervosité car il prend le dessus. Par contre, il provoque des contraintes supplémentaires (puisqu'il augmente l'accroche de la planche, donc la force qu'on peut lui appliquer) qui nous oblige à utiliser le meilleur (l'épicéa et le frêne dans notre cas).
Nos prototypes en peuplier ont perdu leur campre en moins d'une journée! Je n'ose imaginer le résultat avec la mousse...
Jacques