Enquête pour un film documentaire

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jeanma
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Enquête pour un film documentaire

Post by jeanma » Thursday 7 November 2002, 12:30

Je travaille sur un projet de film documentaire sur la génération carving et plus généralement sur ce qui nous rapproche tous dans cette pratique.
J'aimerais que vous vous sentiez libre de répondre à ces quelques questions de manière à ce que je puisse préciser mes réflexions.

1/ Y-a-t'il une génération carving?
2/ Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?
3/ Contrairement au free style, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires?
4/ Définissez votre philosophie de la glisse.


Mes réflexions sur le sujet (que viendront enrichir et préciser les vôtres je l'espère) :

1/ Je pense que oui, il y a une génération carving à laquelle pas mal d'entre nous s'identifie.
Nous avons autour de la trentaine. On a commencé le snow à la fin des années 80. Chaque année nous attendions de pouvoir essayer des nouvelles boards, plus efficaces. On a vu l'évolution, la radicalisation et la diminution de la popularité de l'alpin. Ce qui nous rapproche se trouve concrétement dans notre manière de rider.

2/ Efficacité, esthétique et équilibre.
L'efficacité parce que souvent les réglages techniques font la différence. Avez vous déjà dit à un(e) ami(e) qui désirait apprendre le snow que le choix de la planche et des chaussures était super important? Je pense que oui. Cette recherche de l'efficacité est je pense liée au fait que nous cherchons tous à repousser les limites de l'accroche, la radicalité des appuis et à amoindrir les sollicitations musculaires pour en profiter le plus longtemps. Pour ma part, 1 heure intensive de snow et je suis cramé.


Esthétique parce que nous trouvons qu'un bel enchaînement de courbes, ben, c'est magnifique. La fluidité du geste, le plaisir dans un appui franc et dans une conduite précise, non seulement à voir chez les autres mais aussi à ressentir dans la tête et le coeur.

Equilibre parce que je ne pense pas que nous soyons des kamikazes, comme me l'a souvent dit mon père, je crois que c'est tout le contraire. Nous cherchons seulement le meilleur de nos planches et de nous-même.

Pour toute ces raisons je pense que l'on peut dégager une philosophie de la glisse particulière à l'alpin qui tend à la perfection du geste et au plaisir dans la radicalité du contact entre son corps, la planche et la neige.

3/ J'ai remarqué que les alpins sont souvent seuls sur les pistes, où a deux (souvent un autre alpin de même niveau ou un skieur), rarement en bande. Je me demande donc si l'alpin ne favorise pas cet état de fait par ses spécificités techniques.
D'un autre coté, je remarque aussi que les pratiquants d'alpin correspondent souvent à un profil particulier. Souvent j'ai remarqué un individualisme assez fort dans un désir de pratiquer dès le départ une glisse radicale donc, délibérément ou pas, peu accessible.

(...) Jacques et Patrice travaille sur un projet de planche plaisir + accessible que les planches de série actuelles. Je pense néanmoins que la quête de ce plaisir est lié à une quête propre à l'esprit alpin. Communiquer sur notre plaisir est aussi important que favoriser son accés et c'est ce qu'il font sur leur site. Bravo.

4/ La philosophie. Je pense que tout plaisir est un mouvement vers l'avant, une dynamique qui se nourrit des plaisirs passés et de la mise en action de moyens de + en + efficaces pour enrichir les plaisirs futurs.
Je pense que notre point commun se retrouve dans toutes ces petites particularités développées plus haut. Perfectionnisme, plaisir, technique, équilibre...

Ce n'est jamais facile de trouver des mots pour parler d'une passion et encore moins faire passer dans des images l'expression de ce plaisir. C'est ce que je veux faire dans ce film que j'aimerai réaliser, donner envie au gens et qu'ils puissent se dire que c'est pas si compliqué que ça finalement. Pas besoin d'avoir des ambitions de compétiteur pour y arriver.

Si vous pouviez donc avec vos mots répondre aux quatre questions:

1/ Y-a-t'il une génération carving?
2/ Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?
3/ Contrairement au free style, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires?
4/ Définissez votre philosophie de la glisse.

Merci d'avance pour votre collaboration.

Jean-Manuel.

fernandezjeanmanuel@hotmail.com

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nils
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Jean manuel :)

Post by nils » Thursday 7 November 2002, 14:01

Bon tout d'abord ca fait super plaisir de voir qu'on est pas seul.. on s'en doutait en voyant le succes du forum, que ce soit chez alpinesurfer.net, ou ici ou sur bomberonline.com. Je vais tenter de repondre a tes questions, qui me semblent judicieuses. Juste un point sémantique, le terme carving. Je l'utilise rarement en fait pour moi, je dirais que je fais juste du snowboard, et que la technique utilisee est adaptee au terrain..

1/ Y-a-t'il une génération carving?
oui! on est tous nes entre 1965 et 1975 a priori, on a debute le snow vers 87-90, a l'epoque du fluo et du zink. On s'est mis a l'assymetrique et on en est revenu :). Aujourd'hui on est "mature", on a plus d'argent comme on bosse, on a meme des enfants ce qui fait qu'on est sur la piste avec eux, et on veut du matos qui nous aille et nous permette de s'amuser sans pour autant faire du GS a fond.

2/ Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?
je te renvoie sur l'article que j'ai ecris la semaine derniere en anglais pour raler sur le style merdique actuel: le voici:

In this times of project management, consulting, marketing diktat and tendencies agencies, I’m seeing the spirit of my beloved passion slowly drift away. The amazing inventivity, young spirit of the 1980’s and early 90’s are long gone, eaten away by the market economy. We have seen the evolution of the people and the tools, from the handful pionners to the actual massive amount of teenagers that have never ever tried skiies, and use taiwanese made tools that lack everything but marketing spirit. I keep looking at those pictures of my heroes of the 80’s, riding barely sponsored, stoked about just beeing there, smiling on every given image, not because it sells but because stokeness made them smile…I remember the hootings at the friend that did the first Vitelli turn without crashing, man we were so glad and it opened a new thrill, right when it was hip to dress like drag queens in fluo skisuits..Today, one enters a shop with 100’s of freestyle snowboards, chooses between rad cool toopsheets, and goes scraping the snow on the groomed slopes, like it is the way to do, arms waving like the landing deck officer on a aircraft carrier.

Style is what made the early pionners so different, they hardly suceeded at carving, jumping, or riding deep powder on their too short, edgeless boards, but they did it with style.
Style is what is missing in most physical activities, and in snowboard especially. I want to fight for style, because style is everything that separates dancing from drunken body moves. I want to fight for minimal use of unnecessary moves, and try to achieve the perfect gesture, shall it be an extremecarve, or a powerturn on my long swallowtail. I’m sick of seeing the media cover the freestyle and so-called freeride market by showing photos and films of guys that just have the guts to be there, but not a single inch of style. I’m asking for the promotion of purity, for the dance of the body when it composes with the snow, and what I see is only arm swings, ugly body attitudes : in one word : vulgarity…


Can’t we, adults and experienced riders show what can be done ?
I’m dying to see the quality of a snowboarders move reach that of a dancer, showing the total control of what happens, edge control, centrifugal forces, snow relation, temperature, muscular pain, effort.... this is what I call style, it eases the impression of efforts, making things seem easy when they are difficult. Who can imagine the long work hours of painful training the dancers have to go through when they dance with grace, lightness and style ? It should be the same with all activities involving the body, and snowboarding is among them, especially when we increase our knowledge of the sport. Let’s hope Gerry Lopez’s surfing spirit and style will hit some of us this winter, regardless on the riding tool, and make us nicer to watch from the inside : let style be back !

Pour faire court> efficacite oui ; equilibre je dirais plutot grace et esthetique je dirais style et un terme pour resumer l'ideal a atteindre: minimalisme ou simplicite.

3/ Contrairement au free style, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires?

de facto oui, a cause de la rarete...mais l'ambiance entre alpins est super chaleureuse, et je trouve super de discuter avec d'autres alpins que je rencontre sur pistes... effectivement seuls ou a 2... personnellement j'adore rider seul aussi a fond... le coeur qui bat avant de m'elancer comme si c'etait une course a la perfection...J'adore voir les autres tracer efficacement avec grace, et comme dans le surf sur eau quand on voit un surfer passer devant soi alors qu'on attends son tour, je crie de plaisir a voir un rider faire une belle courbe...

4/ Définissez votre philosophie de la glisse.

resumee plus haut en anglais ;) mais grosso modo> recherche d'absolu au sens philosophique du terme> le vrai, le beau et le bien...que ce soit sur piste ou en poudre ou la relation est plus sensuelle dirons nous..

je le sent bien parti ton truc en tous cas..ensemble on peut tous arriver a sortir un film a part... :)

nils

jeanbernard
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Post by jeanbernard » Thursday 7 November 2002, 15:15

1) y a-t-il une génération carving?
oui et non.
-non parce que contrairement à ce qui est dit, on n'a pas tous autour de la trentaine. certains d'entre nous sont beaucoup plus jeunes.
-oui parce que bien souvent on a appris le snowboard entre la fin des années 80 et la fin des années 90, parce qu'on a tous été fascinés par les riders de cette époque.

2) Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?

Efficacité: l'efficacité nous la recherchons tous, nous utilisons des techniques et du matériel performants, affinons sans cesse nos réglages, nos mouvements, pour tendre vers la perfection. (pour ma part y'a du boulot ! :wink: )

Esthétique: ça va de pair avec l'efficacité des mouvements et de la position. même en freeride en softboots, à plusieurs occasions, des amis en soft boots m'ont complimenté sur mon style. style que tous les alpins adoptent naturellement, à l'attaque, le genou rentré, évitant les gesticulations intempestives.

Equilibre: pas d'écho particulier pour moi...

3) Contrairement au free style, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires?

pas du tout. à mes débuts, on ridait en bandes, et on partageait le plaisir des belles courbes. de nos jours, si les alpins sont seuls avec un skieur ou à deux, c'est uniquement à cause de leur raréfaction. par la force des choses, pas par état d'esprit. le plaisir et la joie de partager sont toujours les mêmes.

4)Définissez votre philosophie de la glisse.

se faire plaisir, quel que soit l'outil. freeride, carving, en snowboard ou en ski les sensations sont différentes mais toutes grisantes.

bebert33
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pour Nils

Post by bebert33 » Friday 8 November 2002, 18:32

:wink:

Je partage le point de vue de NILS mais tu peux élargir la tranche d'age.
Je suis de 1962

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nils
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hehe :=)

Post by nils » Friday 8 November 2002, 18:42

meme jeannot nerva depasse ma fourchette ( indicative)
pas de pb :)

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rilliet
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Post by rilliet » Friday 8 November 2002, 21:36

1/ Y-a-t'il une génération carving?

Il me semble qu’effectivement, les carvers soient plutôt des « vieux » ayant connu l’alpin de la fin des années 80 – début 90. Pourtant, sur ce forum, on croise quelques jeunes très enthousiastes.

Je pense personnellement que si on était capable de rendre son attrait à l’alpin (pardon, « carving » ou même « speed » chez certains fabriquants), c’est à dire de le libérer de cette image de compétition qui lui colle à la peau, pour lui recoller celle du plaisir qui lui correspond véritablement, beaucoup de jeunes feraient le pas d’essayer et seraient accrochés.


2/ Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?

« efficacité » : je crois qu’avec ce que nous avons montré dans ce site, vous avez dû vous rendre compte à quel point ce mot a de l’importance pour Patrice et moi. Nous passons nos journées de snowboard à traquer les améliorations, quelles soient liées au matériel ou à nos mouvements. Chaque réglage est minutieusement testé, chaque geste est contrôlé par observation réciproque et vidéo. Bref, nous sommes des perfectionnistes, des maniaques, des obsédés.

« équilibre » et « esthétique » : pour moi, ces deux mots sont liés. L’économie de mouvements conduisant à la beauté du geste ne peut être obtenue que par un parfait équilibre du corps. La moindre gesticulation trahit un déséquilibre et gâche la fluidité du mouvement.

En fait, l’alpin est une perpétuelle quête de la perfection du mouvement, c’est un art.


3/ Contrairement au freestyle, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires?

Oui et non. Tout dépend de l’état d’esprit avec lequel on attaque la journée. On peut soit aller s’éclater entre copains, ce qui est très rare de nos jours, soit poursuivre la perpétuelle quête du Graal dans l’intimité. Mais c’est vrai que lorsque nous sommes absorbé par nos virages, nous avons tendance à nous isoler du monde.


4/ Définissez votre philosophie de la glisse.

Une sensation qu’on cherche sans cesse à renouveler. Pour cela, nous sommes condamner à toujours progresser, sous peine de nous habituer.

Dans mon esprit de shaper, la progression passe autant par le matériel que par la technique.
Ayant la chance de pouvoir concevoir mes planches, je me sens lié à elles de façon presque métaphysique.
Lorsque je ride, je fait constamment le rapprochement entre leur comportement et leur construction. J’essaye toujours de savoir ce que je pourrais modifier pour améliorer telle ou telle caractéristique.

Quand que je mets au point une amélioration, je tente, dans mon imaginaire, d’en extrapoler le comportement futur de l’engin .

Ainsi, pour moi, la planche est un prolongement du corps et, au même titre que ce dernier, on doit travailler dessus pour l’améliorer.

Il faut se rendre compte à quel point, une meilleure planche permet une progression instantanée de la manière de rider. Une personne qui change de planche peut passer d’un style quelconque à un style presque parfait et inversement.

Lorsque j’essaye un nouveau prototype qui marche mieux que le précédent (ce qui est pratiquement toujours le cas), j’ai la sensation que ma marge de progression augmente d’un seul coup et m’ouvre de nouveaux horizons.
C’est quelque chose d’extraordinairement grisant, et c’est ce que j’ai ressenti en montant sur notre première planche test de production.

La glisse peut être vécue de l’extérieur comme de l’intérieur : admirer l’autre qui déclame ses courbes puis, à son tour, en ressentir soi-même les effets.

Lorsqu’on regarde un film de snowboard, on vit la glisse de l’extérieur. Puis on n’a de cesse que de réunir les conditions qui nous permettrons de vivre les mêmes de l’intérieur.

D’ailleurs, durant les mois sans neige, Patrice et moi regardons souvent nos propres films pour nous replonger dans nos sensations momentanément oubliées.

Jacques

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jeanma
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Post by jeanma » Saturday 9 November 2002, 0:22

Un grand merci pour vos réponses. Je vais commencer à compiler vos opinions dès que j'en aurai suffisamment. Je ne sais pas encore quand ce film se fera. J'ai déjà rendez vous avec un producteur fin novembre pour un autre sujet. Je lui parlerai de celui-ci au passage.

Pour le moment, ce qui ressort essentiellement de vos propos c'est que l'on ne peut pas particulièrement parler de "génération carving" (mais de communauté, dans laquelle semble malgré tout fortement représentés les trentenaires).
Toujours selon vous, cela serait tout simplement du au fait du manque de pratiquants.
(...) Il est vrai aussi que l'industrie du snowboard n'a pas investi dans l'alpin autant que dans la culture street du skate et l'imaginaire sur papier glacé véhiculé par les sessions de free-ride en Alaska.

En ce qui concerne les mots "efficacité", "esthétique" et "équilibre", je constate que globalement nous avons une vision assez précise du style de glisse vers lequel nous tendons tous. Pour la majorité, cela relève de l'art et d'une quête de la perfection.

Le lonely carver, mythe ou réalité?
Ma foi, je ne sais pas si la question est bien formulée ou si elle est pertinente, dites-le-moi. Ce qu'il en est de vos réponses pour le moment (elles ne sont pas toutes sur le forum, j'en reçoit aussi par mail directos) montre en tout cas une chose.
Nous avons tous commencé à un âge où on évoluait encore en bande. Bref, avec le temps et les mômes et le boulôt.... et le manque de matos ainsi que ses spécificités dissuasives, tout cela a contribué à notre raréfaction.
Pour ma part j'ai souvent ridé seul parce que je passais plus de temps à attendre mes potes qu'à profiter de la neige. Je me suis souvent aussi limité aux pistes les plus lisses et les plus larges pour vraiment travailler mes courbes. Par mes choix je me suis donc délibérément mis un peu à l'écart de mes potes lors de nos sorties tout simplement parce que nous n'avions pas les mêmes envies. C'est cette approche qui m'a poussé à posé la question du lonely surfer. Si je suis le seul, et bien j'assume et je zappe cette question. Vous pouvez quand même y répondre si vous voulez.

Ce que je remarque aussi c'est que nous avons une approche quand même assez cérébrale. Je pensais que nous n'étions que des bourrins.
(Je déconne là) Il en ressort un profond désir de communion autour de "l'extreme soul carving spirit". Il ne s'agit aucunnement d'un style de vie superficiel mais réellement d'une quête artistique (pour reprendre les mots de Nils et Jacques) voire mystique.
(...) L'enthousiasme de l'adolescence a encore de très beau restes, ça fait chaud au coeur.

Vraiment, je suis content de voir que l'on est plusieurs à partager d'aussi précises et particulières sensations de glisse. Cela me conforte dans mon projet. Continuez donc s'il vous plaît à répondre à mes questions et à bientôt.

1/ Y-a-t'il une génération carving?
2/ Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique (ou style)" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?
3/ Contrairement au free style, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires, en cela une discipline favorisant plus la quête perso que l'attrait à un phénomène de mode?
4/ Définissez votre philosophie de la glisse.

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Post by lionel75 » Saturday 9 November 2002, 14:05

Salut Jean-Manuel

Excellente idée de faire un doc sur le carving...

Je pense que montrer ce que l'on peut faire avec un surf de "carving" peut faire naitre des envies a certaines personnes a qui l'on apprend le surf SEULEMENT avec des boards de free...

Combien de surfeurs entendons-nous dire apres quelques beaux virages : "mais c'est ca que je veux faire !!!" :-)

Comptes-tu interviewer des personnes comme P. Bauer et J. Nerva dans ton doc ? Je pense qu'ils sont la source d'inspiration originale de bcp de surfeurs ici.

Bonne chance pour la realisation de ton doc !

L.

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Post by pete » Tuesday 12 November 2002, 3:52

Je prends enfin le temps de repondre!

1/ Y-a-t'il une génération carving?
Bien que je ne sois pas dedans (cf Rilliet: "Pourtant, sur ce forum, on croise quelques jeunes très enthousiastes"), je pense que en effet il y a une generation carving... il est tres rare de rencontrer des carveurs de moins de 25ans (pas des vieux quoi :wink: :D ).

2/ Les mots "efficacité", "équilibre" et "esthétique (ou style)" trouvent-ils un écho dans votre pratique du snowboard? Si oui, pourquoi?
L'efficacite trouve plus d'un echo! Le premier (pas specifique au carving donc pas forcement interessant) est l'efficacite sur la "session" de carving (journee, semaine, etc). En effet, a chaque fois que je carve, je recherche a passer le plus de temps sur la piste, ce qui explique le camelback, et moin de 30 min de pause. Par ailleurs, l'efficacite se retrouve sur la planche (du moins j'essaye) par la recherche de la vitesse, de la trajectoire la mieux adaptee... and so on!
Pour equilibre et esthetisme, je ne ferais que reprendre les reponse des autres: en gros ca va de paire, le premier etant indispnesable pour le second.

3/ Contrairement au free style, pensez-vous que l'alpin soit une discipline de solitaires, en cela une discipline favorisant plus la quête perso que l'attrait à un phénomène de mode?
J'avous que je me suis tes souvant pose la question: cherchant a savoir si mon petit cote associable m'avait fait rester en alpin, ou si c'est d'etre en alpin qui fait que je me sens associable! (?) Mais plus generalement je pense que, du moins sur la piste, l'alpin reste solitaire: a cela je vois une explication physique, un peu neige a neige: quand on est en train de carver, on va vite et on ne s'arrete que rarement: la communication se restreint donc au remontees mecaniques, ou a des communautes internet, contrairement aux freestylersqui ont plus d'ocasion de parler sur la neige (rien de mechant dans ces propos)! Ah une autre explication physique me vient a l'esprit: on prend de la place!!

4/ Définissez votre philosophie de la glisse!
je vais la definr en quelques mots...
plaisir, evasion (souvent par la solitude), efficacité, équilibre, esthétique, impressions, adrenaline et enfin beaute.

vala. J'espere avoir fait avance un ti peu le schmilblick (ca non plus c'est pas ma generation... comme quoi!)
Skwalzone.org: French/English Speaking Skwal Community.

Skwaleur, Stations proches Chambéry.

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raphael
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Post by raphael » Friday 13 December 2002, 20:51

je n'ai pas le courage de détailler, d'autant plus que je redirais pas mal de choses deja dites (grosso modo c'est les memes reponses que nils).

mais je voudrais preciser que dans ma philosophie il n'y a ni agressivité ni vitesse.

peut etre que des fois je vais vite, mais je n'ai pas envie d'aller vite, ca n'est pas le but. j'ai abandonné la vitesse avec le ski il y a plus de 10 ans.
maintenant ce qui compte c'est la courbe, c'est l'effet d'apesanteur que peut donner la force centrifuge dans un virage. j'espere arriver un jour a une maitrise technique qui me permette de prendre mon pied en douceur, de m'allonger sans forcer et sans foncer.

aujourd'hui je ne veux plus finir une piste en 20 secondes, je veux rester allongé dans l'instantané le plus longtemps possible. il y a une recherche de pureté plus que de vitesse, meme si c'est vrai que des fois la vitesse aide.
les fois ou je prends mon pied a grande vitesse, c'est quand la perfection de la trajectoire me permet de ressentir pleinement l'equilibre et d'effacer la sensation de vitesse.

j'ai surfé l'hiver dernier avec un type qui arrivait a carver a 2 a l'heure sur des pistes tres peu inclinées, et je crois que la maitrise venant j'arriverai moi aussi a me debarasser de la vitesse pour ne garder que l'inclinaison et le plaisir d'enchainer. c'est ca qui compte.

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