
En théorie cela à l'air simple. Lorsque l'on regarde attentivement Jacques (par exemple) descendre, on remarque que sa vitesse reste constante, il la maitrise tout le temps. Sur une noire comme Barthélémy c'est ce qu'il y a de plus dur, croyez-moi.

Le premier jour j'essaye d'abord d'enchaîner les virages, sans oser coucher à tout pris. Je prend tout de suite trop de vitesse et blammm, gadin. Pourtant la planche accroche. Dégouté, je pense que je n'ai pas assez de jambes.


Je décroche moins mais j'ai besoin de toute la largeur de la piste pour tourner, je n'arrive pas à enchaîner et à raccourcir le rayon de mes courbes. Ce n'est pas encore moi qui décide de ce que doit faire la Swoard.

J'essaye, je me laisse tomber comme une bouse et surprise, je passe mon premier front couché. Je me retrouve la poitrine scotchée sur la neige, les deux mains posée devant moi, je refléchis les gambettes un chouilles je pousse dessus et hop, debout... cool. C'est comme si la pointe d'un compas avait été fixée dans ma poitrine et que le crayon c'était trouvé entre mes deux pieds. Etonnament, mon rayon est super court, ma vitesse est contrôlée, voire presque lente et, c'est facile, mes jambes encaissent très bien l'effort.

Le backside ne passe pas, mais alors pas du tout.

Bôf, c'est vrai que j'ai de meilleurs appuis mais c'est pas encore çà.

Jacques me dit de tendre le bras doit (je suis goofy) devant moi, en entrée de courbe backside, puis de l'étirer dans le sens de la remontée de pente. "De cette manière tes épaules t'axent dans la trajectoire idéale et la planche suis" OK j'essaye...
Beaucoup mieux, je ne décroche presque pas et je couche presque totalement. Mon bras étant tendu vers le haut de la piste, la position est là, depuis l'entrée en courbe jusqu'à la poussée sur les jambes qui me ramène debout.
Patrice, pour sa part, accentue encore plus ce mouvement de rotation du buste en allant chercher sa hanche de son autre main (celle qui est dans le sens de la pente). De cette manière le corps fait bloc, et les bras ne moulinent pas, terriblement efficace et esthétique.
Je dirai qu'il s'agit là d'une "sur-rotation" du haut du corps.
Une fois cela compris, il ne reste plus qu'à essayer et c'est vrai que cela est assez facile. Il faut juste oser se laisser tomber, rester centré, ton centre de gravité remonte vers ta poitrine qui se à ce moment là en contact avec la neige, tu refléchis les jambes pour pousser et te relever en sortie de virage, tu remontes un peu dans la pente pour pas prendre trop de vitesse et quand tu engages le virage suivant, surtout, tu penses à te laisser tomber en orientant tes épaules dans le sens de la remontée et à pousser sur les jambes.
Penser aussi à respirer, à enchaîner, à s'hydrater, au casque (et oui, j'y pense de plus en plus...)